Phobos 2 de Victor Dixen

18:17

Cet été au moins d'août je vous avais partagé un coup de coeur pour le premier tome de Phobos (ici), malgré quelques défauts d'écriture, j'avais bien accroché jusqu'au cliffanger qui me faisait attendre impatiemment la sortie du deuxième tome. Aussitôt publié, aussitôt acheté ! Est-ce que la suite a su réparer les petits travers du premier ? 


Comme d'habitude lorsqu'il s'agit d'un article concernant un deuxième tome, il y aura des éléments déterminants en ce qui concerne le premier. Si vous ne l'avez pas encore lu vous risquez de vous faire spoiler !


De quoi ça parle ?

Léonor et les onzes autres prétendants de la mission Cupido ont découvert la trahison de Serena McBee et le danger de mort qui les attend une fois sur Mars. Ils décident toutefois de descendre sur la planète rouge et de jouer le jeu des caméra tout en tentant de découvrir les failles de leur nouvel habitat. Les histoires d'amour naissent et les masques tombent pour Léonor qui doit apprendre à aimer celui qu'elle a choisit tout en cherchant le moyen de garder tout le monde en vie. 



Comment j'ai pu autant aimé le premier tome pour ensuite autant détester celui-ci ? C'est réellement la première pensée que j'ai eu une fois ma lecture terminée et je vais maintenant essayer d'organiser au mieux ma pensée. 


La cohérence : 

Quand j'avais lu le premier tome de Phobos, j'avais alors dit dans ma chronique qu'il ne fallait pas trop s'attarder sur les détails techniques et scientifiques, au risque de s'arracher les cheveux. Depuis cette première lecture il y a eu "Seul sur Mars" de Andy Weir. Un livre qui a méticuleusement décrit les conditions de vie sur Mars et toutes les contraintes matérielles que vit son personnage. Difficile de se sortir toutes ces considérations matérielles quand on aborde Phobos 2. Et Phobos 2, c'est la foire à noeudnoeud en ce qui concerne les détails techniques. 
Exemple stupide 1 : le programme Genesis refuse à Mozart la possibilité d'apporter une guitare sous prétexte que chaque kilogramme embarqué coûte des millions et pourtant les prétendants on a disposition plusieurs litres de champagne... Du champagne dans l'espace, sérieusement ?
Exemple stupide 2 : les prétendantes filles ont des tonnes et des tonnes de tenues sublimes pour les mettre en valeur, et à côté de ça, la trousse de médecine de Léonor semble contenir trois pansements et un antiseptique... 
Bref, si j'avais réussi à faire abstraction de ces détails dans le premiers tomes, ils m'ont sauté aux yeux durant cette lecture et m'ont plusieurs fois fait pousser de longs soupirs d'exaspération. 


Les points de vue et les personnages : 

Toujours lors de ma première lecture j'avais déploré le déséquilibre entre les chapitres terriens et les chapitres martiens. Ce qui se passe sur Terre n'est pas toujours très intéressant. Honnêtement qui s'intéresse aux chapitres concernant l'employée d'une station service perdu en plein désert et qui passe son temps devant sa télé ? Pour couronner le tout, ce tome 2 présente une nouvelle petite fantaisie : de véritable coupures pub qui durent pendant deux pages et que je n'ai même pas pris la peine de lire tant ça n'apportait rien au récit. 
J'avais souhaité un meilleur développement des personnages masculins pour ce deuxième tome, pourquoi pas même des chapitres écrits de leur points de vue. Mais là encore, que nenni. Certains garçons sont totalement effacés et d'autres au contraire sont développés de manière grotesque, sans aucune subtilité et sans raison suffisante pour justifier certaines paroles ou certains actes. 


Serena McBee, un cas d'école : 

Froide, calculatrice, manipulatrice, intelligente et ambitieuse, Serena McBee rassemble toutes les qualités pour faire un parfait méchant de film ou de série. Elle rempli d'ailleurs très bien ce rôle dans le livre ou chacune de ses apparitions auprès des pionniers martiens laissent son petit effet. Pourtant la magie n'a pas opérée auprès de mois. Serena semble sans faille, ses scènes de dialogue sont ridiculement absurdes. Rien ne semble arrêter Serena dans sa quête de pouvoir et d'argent, pourtant je la trouve de moins en moins convaincante.
C'est un personnage digne d'une mauvaise série B. Et si je suis en train de faire un effort pour écrire de manière cohérente c'est parce que si je me laissais aller j'exploserai de colère et de frustration, c'est le pire personnage du lire, son développement est très mauvais. Si je faisais des vidéos booktube plutôt que des articles vous me verriez m'énerver toute seule devant une caméra tant je déteste ce personnage et tout le préjudice qu'il apporte au livre. Si il y avait moins de Serena il y aurait plus d'attention porté aux martiens et l'histoire ne s'en retrouverait pas changée pour autant ! 


Mais avec tout ça, il y a des qualités quand même ? 

Il y a certainement des qualités dans Phobos 2 parce qu'on arrive quand même à le garder jusqu'à la fin. Le rythme est assez inégal et comme pour le premier tome, toutes les révélations intéressantes sont gardées pour les dernières pages. Mais malgré les longueurs du début j'ai réussis à rester fidèle à mon livre et à Léonor qui est un personnage que j'aime vraiment beaucoup et qui est peut-être le seul point fort du livre. Puis bon, on a quand même la réponse à l'une des questions les plus importantes de Phobos : qui est le fameux kamikaze de Serena. Et rien que ça, ça mérite de rester jusqu'à la fin du livre. 


En bref :

J'écris cet article juste après ma lecture, je suis encore très frustrée de ce que j'ai lu. On est très loin du coeur du premier. Passé l'originalité du premier tome, on se retrouve avec tous ses défauts : un style lourd, trop peu de réponses dans l'intrigue et des personnages taillés au burin. Pour l'instant je n'ai pas hâte de découvrir le prochain tome. Même si je pense que je le lirais car j'ai quand même envie de savoir comment cette histoire va se poursuivre.
Ma note sur Livraddict : 10/20. J'aurai bien voulu mettre en dessous de la moyenne mais j'ai encore le bon souvenir du premier tome en tête.  

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